Accompagnement adolescent

Par Marie Myriam Housset | Educatrice spécialisée à domicile 

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Accompagnement adolescent

Parce qu’il n’y a aucune adolescence qui se ressemble et parce qu’il s’agit d’une étape inévitable dans le processus de développement, je vais vous en dire quelques mots. L’idée est d’en comprendre quelque chose et de repérer pourquoi parfois, il peut être utile, en tant que parent de se faire accompagner ou de faire accompagner son adolescent.  

L’adolescence, ce processus entre l’enfance et l’adolescence, tantôt bruyant, tantôt silencieux, engendre de nombreux bouleversements tant physiques que psychiques.

Le mot « adolescent » provient du verbe latin adolescere qui signifie « grandir ». Il est apparu dans la langue française au XIIIͤ siècle. Derrière ce mot se cache tout un processus hautement complexe, constitué de nombreux mouvements et de transformations. L’adolescence est communément définie, par de nombreux auteurs comme le passage de l’enfance vers l’âge adulte. Elle débute classiquement par la puberté. L’adolescent vit alors une « période de transition, caractérisée par ce double mouvement de reniement de l’enfance et de recherche de statut d’adulte qui constitue l’essence même de la crise que l’adolescent traverse ».

Les changements que vit l’adolescent sont plus divers, plus rapides et plus intenses que chez l’adulte. « Ils entraînent souvent des transgressions, du latin transgressum, de transgredi, aller au-delà ». La transgression est nécessaire pour l’adolescent car elle lui permet de rompre avec les images parentales et il a besoin de se distancier de ses parents pour s’autonomiser. Il a besoin de partir en quête de nouvelles identifications, pour se retrouver face à lui-même. Pour GOSLIN, il y a dans ce concept « une dynamique qui l’apparente à de la progression. … Transgression et progression sont tous deux antonymes d’un même mot : régression »

Le mouvement d’autonomie qui s’opère à l’adolescence induit que l’adolescent s’oppose à la règle. Non pas pour s’opposer à la personne elle-même mais à ce qu’elle vient marquer du côté de l’interdit, source de frustrations. Les terrains d’entente sont plus difficiles à trouver durant cette période car l’adolescent, pour exister, doit s’opposer. Sa tâche principale est de se détacher de ses parents et de prendre de la distance. 

Pour aller à la quête de lui, l’adolescent doit en passer par l’expérimentation de situations nouvelles. Si l’adaptation à la nouveauté peut s’avérer difficile pour certains adolescents, pour d’autres, plus fragiles, cela peut être « source de malaise et de déprime voire de dégoût de soi et de sentiment confus d’inutilité pour des jeunes hypersensibles ».  

L’adolescent négocie ainsi ce passage de l’état d’enfant à celui d’adulte à travers des comportements dérogatoires, cherchant à savoir où sont ses propres limites et celles d’autrui.

C’est un âge où le jeune qui se cherche et qui cherche sa place est traversé par deux problématiques existentielles. Durant cette période, où il est inévitablement amené à devenir adulte, l’adolescent est traversé par d’importantes « transformations somatiques » qui le rapproche physiquement de l’homme ou femme qu’il deviendra, « alors que contraintes et conventions sociales le maintiennent dans son statut antérieur ». Se crée alors une situation de déséquilibre qui peut donner lieu à la manifestation de symptômes souvent regroupés sous l’appellation « crise adolescente ». « C’est dans ce contexte, que l’adolescent doit à la fois acquérir le sens de son identité personnelle, imposer aux autres sa propre originalité et s’intégrer au sein de son environnement (Marcelli et Braconnier, 1999). »

Pour la plupart des adolescents, « ce pas-sage » ne se passe pas si mal que ça ». Et même lorsque ça va mal, cela peut évoluer favorablement, selon l’enfance qu’a connue l’adolescent et selon les liens d’attachement qui se sont alors tissés. Mais pour certains jeunes, ce processus qui consiste à se détacher des parents et à faire des expériences nouvelles ravive leurs anciennes angoisses et ils se jettent dans « l’ordalie, l’auto-sabotage et la galère pour gagner en indépendance »….« Cette absence de tolérance à la frustration, cette incapacité à sublimer engendre une évacuation de la tension psychique dans le passage à l’acte, les scarifications, les coupures, l’alcool ou les joints pour se sentir cool »

Sur le plan de la sexualité, c’est l’âge où garçons et filles voient leurs attributs se développer. C’est l’âge où va se définir leur orientation sexuelle. Ils sont, durant la puberté, traversés par des pulsions et entrent dans une période où ils peuvent devenir parents. C’est aussi à cette période que les adolescents découvrent leurs premières expériences sexuelles. Selon leurs vécus, cela peut être source de grande agitation. 

Face à tous ces changements, les repères vacillent et l’adolescent est en quête d’une identité. A ce propos, Françoise Dolto propose l’expression de « complexe du homard » pour qualifier les bouleversements que connaissent les adolescents : « Les homards, quand ils changent de carapace, perdent d’abord l’ancienne et restent sans défense, le temps d’en fabriquer une nouvelle. Pendant ce temps, ils sont très en danger. Pour les adolescents, c’est un peu la même chose. » 

Pierre JEAMMET qui cite E.Kestemberg dira que « si tout se joue pendant l’enfance, tout se rejoue à l’adolescence » …. ce qui laisse la possibilité de remettre au travail ce qui n’a pas pu l’être lors de l’enfance. 

Je terminerai en précisant que « l’adolescence risque d’être la période d’enkystement des comportements les plus caractériels. Si cet arrangement permet à l’adolescent d’éviter la confrontation à une certaine angoisse, cet évitement risque d’entraver de manière durable son adaptation et son insertion aussi bien sociale qu’affective, culturelle … »

Voilà pourquoi, l’adolescent a besoin d’être accompagné dans cette étape parfois difficile de son développement. 

Modalités d’accompagnement

Un accompagnement personnalisé de votre adolescent sous forme :

  • d’entretiens individuels ;
  • d’accompagnement sur des activités éducatives, pédagogiques et culturelles ; 
  • d’atelier écriture ;
  • d’atelier mandala ;
  • d’activités pour agir sur le refus d’autorité, la problématique d’intolérance à la frustration ;
  • d’ateliers ou de sorties pour travailler sur les habiletés sociales de votre enfant ;
  • d’organisation de la vie quotidienne.

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